Les chiffres ne sont pas bons en Normandie, particulièrement dans l'Eure et en Seine-Martime, où le taux d'incidence est largement supérieur au "seuil d'alerte maximale".
La Normandie pourrait-elle être reconfinée dans les prochains jours ? Selon le dernier point de situation publié par l'Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie mardi 16 mars, le taux d'incidence régional augmente à nouveau fortement. Ce dernier a franchi le seuil d’alerte de 200, pour atteindre 209,2 cas pour 100 000 habitants (contre 183,6 le 8 mars), soit une hausse de 26 points en une semaine.
Cette évolution à la hausse concerne tous les départements, mais plus particulièrement la Seine-Maritime (+36 points), l’Eure (+ 34 points) et le Calvados (+ 25 points). L’Eure et la Seine-Maritime présentent des taux significativement supérieurs au taux régional :
- L’Eure : 276,68 (contre 242,06 le 8 mars 2021)
- La Seine-Maritime : 245,30 (contre 208,96 le 8 mars)
- L’Orne : 177,68 (contre 176,96 le 8 mars)
- Le Calvados : 173,55 (contre 147,95 le 08 mars 2021)
- La Manche : 102,92 ( contre 101,90 le 8 mars)
Rouen, 3e métropole la plus touchée en France
Selon les données de Santé publique France, la Métropole Rouen Normandie est la troisième grande métropole la plus touchée de France, derrière celle de Nice et le Grand Paris. La semaine du 7 au 13 mars 2021, la métropole affichait un taux d'incidence à 339 cas pour 100 000 habitants. C'est plus que Lille, concernée par le confinement le week-end dans le Nord-Pas-de-Calais.
Avec un taux d'incidence à 417 cas pour 100 000 habitants en Île-de-France, Jean Castex a annoncé qu’un reconfinement local à Paris pourrait être prononcé. Les décisions seront prises lors d'un nouveau conseil de défense ce mercredi 17 mars.
Des mesures supplémentaires seront prises en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et les départements contiguës à ces régions.
Si le taux d'incidence continue sa progression, la Métropole de Rouen pourrait rapidement être également concernée par ces mesures.
L’activité hospitalière sous tension
Au 14 mars, selon l'ARS Normandie, 1 278 personnes étaient hospitalisées pour Covid-19 (contre 1219 le 7 mars) dont 168 en réanimation (contre 143 le 7 mars). Le nombre de séjours en réanimation est en forte hausse, + 25 patients depuis le dernier point. Cette augmentation est la plus marquée dans la Seine-Maritime (+ 20 patients).
Face à cette pression croissante, l’ARS travaille en lien étroit avec les établissements : après leur avoir demandé mi-février d’activer leur plan de mobilisation interne, l’ARS les a tous enjoints le 12 mars de hisser leurs capacités de réanimation et de médecine au deuxième palier prévu par le plan régional de mobilisation Covid. "Depuis cette date, une vingtaine de lits de réanimation ont pu être ouverts, permettant de faire face à l’afflux de patients", précise l'ARS.
En cas de nécessité, une consigne régionale de déprogrammation pourra être prise par l’ARS après concertation, pour aller plus loin et hisser encore le nombre de lits de réanimation.
Pourquoi l'Eure et la Seine-Maritime sont les plus touchés ?
Mais alors, pour quelles raisons les département de l'ex Haute-Normandie sont-ils les départements les plus touchés de la région ? "On peut l'expliquer par la proximité avec la région des Hauts-de-France où on sait que le virus et plus particulièrement le variant anglais circule beaucoup", explique Benoît Cottrel, médecin à l'ARS Normandie responsable du pôle veille sanitaire.
Ces taux d'incidence élevés pourraient nous amener à prendre des mesures et de renforcer la vaccination dans ces départements.
Dans l'Eure, Vernon est la ville normande la plus proche de la région parisienne. Avec 257 cas de Covid pour 100.000 habitants, Vernon enregistre un taux d'incidence record. Une "flambée épidémique" qui s'explique d'abord par la situation géographique de la deuxième ville la plus peuplée du département de l'Eure. De nombreux "Parisiens" sont venus s'y installer et partent quotidiennement travailler à la capitale.